il etait une fois : l’empire

Le 4 décembre 1976, Jean Bedel BOKASSA, alors Président de la République, se proclame empereur.

Pour son couronnement Bokassa Ier débourse plus de 7 milliards de franc CFA, soit 18 millions d'euros.

Fan de Napoléon il reproduit le sacre de l'empeureur français jusque dans la tenue : Cape en fourrure, couronne en or certie de diamants, le Napoléon centrafricain voit les choses en grand.

Le règne de Bokassa Ier correspond pour certains à l’âge d’or de la Centrafrique pour d'autres, il n’est ni plus ni moins qu’une sanglante dictature.

L’empereur à la folie des grandeurs, à marquer son temps à travers la construction d’infrastructures encore visibles à Bangui aujourd’hui comme : l’université, l’aéroport, les Grands Boulevards de Bangui, le bâtiment Bangui 200.

Avant gardiste, il est le premier chef d’état à nommer une femme à la tête de la primature. Sous le gouvernement Bokossa, la Centrafrique est même autosuffisante sur le plan alimentaire.

Toutefois, ces avancées pour le pays coexistent avec un recul des droits de l’homme, des fonctionnaires non payés, une absence de pluralisme politique et des massacres.

Deux ans après avoir été couronné empereur de la Centrafrique, Jean-Bedel Bokassa est évincé du pouvoir à la suite d'une opération orchestrée par la France.

Entre janvier et mars 1979, des protestations étudiantes sont brutalement réprimées, faisant des centaines de morts dans le pays. Additionnés à des accusations de corruption, de manquements graves aux droits de la personne et l'accumulation d'une fortune personnelle considérable, dans un pays aussi pauvre, ces dernières ternissent la réputation de Bokassa à l'étranger.

La France, allié traditionnel de Bangui annonce qu'elle cesse son aide à la Centrafrique. De plus, inquiète du rapprochement de Bokassa avec la Libye de Mouammar Kadhafi Paris déclenche le 20 septembre , alors que Bokassa est en Libye, l’opération Barracuda.

Aucun coup de feu ne sera tiré : les seuls membres des forces centrafricaines qui disposent d’armes se rangent rapidement derrière les troupes françaises.

Les militaires français ne sont pas les seuls à jouer un rôle de premier plan. David Dacko premier président du pays, renversé lors du coup d’État de la Saint Sylvestre, la nuit du 31 décembre 1965, par son cousin Bokassa, annonce la fin de l’Empire.

L’ex-empereur de Centrafrique est voué à finir sa vie en exil. Il résida pendant quatre ans à Abidjan, puis part en France. En 1980, la cour de justice de Bangui le condamne à mort par contumace pour « assassinat, recel de cadavres, anthropophagie, atteinte aux libertés individuelles, coups et blessures volontaires et détournement de fonds publics ».

Bokassa rentre en Centrafrique en octobre 1986.

Au terme d’un procès fleuve de 6 mois, initié le 26 novembre 1986, Jean-Bedel Bokassa sera condamné une seconde fois à la peine capitale mais acquitté pour la présomption d’anthropophagie. La peine sera finalement commuée en prison à vie, puis à 10 ans de réclusion. L’ex-empereur recouvrera la liberté en 1993, gracié par le président Kolingba. Trois ans plus tard, il rendra l’âme à Bangui.

Même si cela peut surprendre, une certaine nostalgie de l’empire et de l’empereur subsiste chez certains centrafricains.

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